14 Août 2016
Ce tombeau de Charles Mingus est l'occasion, rêvée, inventée, si vraie, d'une longue profération rageuse et désirante de la part du contrebassiste et compositeur dans ses derniers instants, au coeur de ce Mexique qui lui fut si cher et où, frappé par la maladie de Lou Gehrig (dégénérescence musculaire), il mourut le 5 janvier 1979 à l'âge de cinquante-six ans.
"Qu'est-ce qu'a été ma vie ? un tas de concerts que je ne revois pas, des enregistrements que je n'entends plus, des ambiances de travail, quelques images, le visage d'une vieille femme à New York dans la Quarante-deuxième, mon poing dans la gueule de Jimmy Knepper, un clin d'oeil de Dexter Gordon sur la scène du Café Montmartre à Copenhague, le regard de chat de Duke, une affiche de bal dans une cantina pourrie de Tijuana, Tampico ou Veracruz, et la musique de Veracruz !, le pouce droit magique d'un harpiste, et son sourire d'édenté, mon mariage avec Célia.
Pourquoi celui-ci, d'ailleurs, plutôt qu'un autre ?
"Sans un mot, un regard, la jeune fille a saisi la main de Charles, et l'a glissée contre son sein, sous la cotonnade, Charles a rouvert les yeux il regarde sa main, que cache le vêtement, s'égarer sur les formes sauvages, mais sa peau reste muette, et son sexe indécis, la nuit règne, insupportable,..."